Une certitude, Bayonne s’ancre à la quatrième place. Après une victoire acquise dans des conditions difficiles. Peu importent les éléments, "les quatre points étaient non négociables", dixit Cheikh Tiberghien. Cette nécessité de gagner n’a, en plus, laissé place à aucun stress, aucune crispation. "Pas de pression particulière, précise Arthur Iturria, juste envie de gagner." Bayonne a joué en équipe de haut tableau qu’elle est, quatrième depuis le 15 février, soit huit journées. "Elle mérite son classement, une belle équipe, construite, pragmatique, face à laquelle il a été difficile de s’opposer", livre d’emblée l’adversaire du jour, en la personne de Sébastien Piqueronies. Gerard Fraser apprécie, lui, le chemin parcouru par sa formation qui ne s’est pas laissée surprendre par des Béarnais rêvant de refaire leur coup d’il y a deux saisons dans ce même stade. "Après le match ici contre La Rochelle, on a trouvé la façon de gagner dans un contexte difficile."

L’Aviron s’est appuyé encore sur sa conquête, touche performante, mêlée qui a mis à mal sa rivale même si le rendement n’a pas été rectiligne. "Il y a eu des moments où la conquête n’a pas été à 100 %, confirme le capitaine. Il va falloir améliorer cela car les matchs qui arrivent, au Racing et face à Castres. Elle va être hyper importante. Comme lorsque les matchs couperets vont se présenter. Elle sera alors primordiale."

Car les Basques commencent à y penser fort, à ces phases finales. Est-ce que cette enceinte, où avaient pris place 35 000 spectateurs, en laissait déjà échapper des senteurs ? "Ce n’était pas un match comme tous les autres, continue Arthur Iturria. C’était à Anoeta. Donc, déjà, ça change quelque chose. Mais un match de phase finale, non. On avait l’envie uniquement de gagner. Il nous faut des points. Maintenant, on ne va pas se cacher. On veut garder la quatrième place."

Nouvel objectif en tête

Bayonne s’est mis dans la tête, et depuis un moment, ce nouvel objectif. Il prend corps avec ce dernier succès… et quelques certitudes. "Cette expérience ici va nous servir pour les phases finales, si ça arrive, complète Gerard Fraser. Jouer ces matchs, gagner ces matchs, sortir des moments difficiles montre l’évolution du club, des joueurs. Notre groupe a un effectif plus long, plus complet, avec plus de leaders. On a une qualité d’entraînement supérieure d’année en année. Nos standards d’entraînements, de performance, sont encore plus hauts. Le taux de réussite est plus élevé que ce que l’on demande. C’est important pour l’évolution du rugby qu’on propose. Je trouve qu’on va dans le bon sens."

Bayonne ne se prépare pas encore pour les phases finales mais pour conserver sa quatrième place. La nuance est encore là.