Parmi mes nombreuses enquêtes, il est certain que je n’ai pas pu poursuivre : que voulez-vous, il fallait bien un jour rendre mon travail public pour les abonnés Frontières ! Pourtant, il en est une que je tiens encore à écrire : ma soirée passée en compagnie de La Horde. Pour la présenter brièvement, cette association représente le courant plutôt intellectuel de l’antifascisme : ici, pas question de frapper les « fafs », mais plutôt d’apprendre à les connaître, à apprendre les cinquante nuances de brun.
L’ironie du sort est telle que j’y crois à peine : le soir de ma venue, le thème de la soirée est « les femmes d’extrême droite ». Bien que je ne me définisse pas ainsi, je dois admettre que je ne peux manquer de remarquer le logo de Livre Noir dans leur cartographie de l’extrême droite, document qui fait chaque année leur instant de buzz et de notoriété. Aurons-nous bientôt Frontières ?
Alors, j’écoute la conférence donnée par une militante de La Horde au sujet d’un ouvrage appelé Les Nouvelles Femmes de droite, expliquant devant une assemblée multigénérationnelle antifasciste la stratégie de féminisation de la droite : pour résumer, les fachos frappent leurs femmes, mais la montrent pour avoir une bonne image. Marine Le Pen est la première à en user selon eux, mais pas la seule. De fait, l’association Némésis d’Alice Cordier est vue comme dévoyant le féminisme pour déguiser son racisme.
J’ai l’impression d’être dans La Lettre volée d’Edgar Allan Poe : ceux qui passent leur temps à comprendre et ficher les médias « d’extrême droite » ne voient même pas que l’une des journalistes qui y travaille écoute la conférence qu’ils donnent ! Ou encore dans Le Nommé Jeudi, de Chesterton, où chacun des anarchistes désignés par un jour de la semaine se révèle final
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