La patte de l'expert : les secrets de Luis Enrique qui a guidé le PSG vers son titre européen


Luis Enrique's tactical expertise and motivational leadership guided PSG to their Champions League victory, showcasing his impressive record in high-stakes matches.
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C'est un chiffre un peu tiré par les cheveux, mais à peine. En 11 finales disputées sur un match sec comme entraîneur d'un club, Luis Enrique en a remporté... 11. Il est déjà arrivé à l'actuel coach du PSG de perdre des finales : une à la Ligue des nations 2021 à la tête de la Roja (1-2 contre la France), une autre sur le banc du Barça pour la Supercoupe d'Espagne 2015 dans une confrontation aller-retour (0-4, 1-1 face à Bilbao).

Il a aussi connu l'échec, comme au Mondial 2022 (éliminé dès les 8es par le Maroc). Mais la démonstration face à l'Inter Milan (5-0), samedi à Munich pour son second succès en Ligue des champions dix ans après un premier sacre avec les Blaugranas, confirme son expertise dans ces rendez-vous sur un fil, où l'air se raréfie et la lucidité peut faire faux bond.

Interrogé sur « l'explication » de cette consécration que Paris a tant attendue, Marquinhos ne tergiverse pas. « L'explication, elle s'appelle Luis Enrique, résume le capitaine parisien, qui a vu passer les spécialistes en douze ans dans la capitale. Même quand beaucoup de gens n'y croyaient pas, lui y croyait tout seul, avec nous. Ce n'est pas qu'un coach qui travaille la technique, la tactique, il travaille aussi l'aspect humain, le mental, l'équilibre de l'équipe. Il voit les choses, il a l'expérience, il est vraiment l'explication de tout, des résultats de cette saison. » Son bilan à Paris est édifiant, avec sept trophées sur huit en deux ans (deux Championnats, Coupes de France et Trophées des champions, en plus de la C1).

Rien n'est jamais laissé au hasard

Compétiteur dans l'âme, dans la lignée du joueur qu'il était, l'Asturien a conservé la même ambition, exigence et énergie qu'il transmet à ses élèves. « Il a la gagne dans le sang, ce n'est pas juste un théoricien du jeu », souffle un proche du vestiaire de son époque catalane. C'est la première raison à ce savoir-faire. Baigné dans le haut niveau depuis ses 20 ans, l'ex-milieu du Real Madrid et du Barça a toujours connu les grandes équipes, les cadors, les gros rendez-vous. Persuadé d'être dans le vrai et doté d'une force de conviction rare, il aborde sans peur ni complexe les matches couperets. C'est même le contraire : il adore ça.

Un changement de mentalités et une valeur ajoutée pour un club marqué par ses traumas. Dans ses discours, il fait tout pour dédramatiser ces échéances à part. Samedi, ses joueurs ont découvert comme d'habitude la compo quelques heures avant le coup d'envoi et le choix de préférer Désiré Doué à Bradley Barcola.

Attentif à l'aspect émotionnel, Luis Enrique a donné confiance à son groupe, en s'appuyant sur des éléments rationnels. Cela passe par un cadre et une ligne directrice, peaufinés pendant une préparation où rien n'est laissé au hasard. « C'est le genre de coach qui, au lendemain de la demie, est déjà en train d'expliquer à l'équipe comment ils vont jouer en finale », résume un interlocuteur qui l'a côtoyé. L'objectif est de fournir un plan de marche clair, où les différents scénarios sont envisagés (adversaire en bloc bas, jeu long, passes dans le dos, etc.).

Au cours de la semaine et jusqu'au jour du match, chaque joueur se voit rappeler ce qu'il a à faire. Dans quelle zone aller en fonction des situations de jeu, quel adversaire marquer, quels espaces chercher. Le plus souvent appuyé par un travail de vidéo concis et individualisé. Le staff ne charge pas la barque, dans le contexte fiévreux d'une finale où le groupe doit déjà gérer beaucoup d'informations et d'émotions.

Il n'est jamais resté plus de trois ans en poste

Pour être prêt le jour J, le gros du chantier est en fait mené en amont. Avec Luis Enrique, le quotidien est un processus laborieux. À l'entraînement et au fil des matches, il est très minutieux dans les placements, obsédé par les zones à occuper, les replis, les compensations. Un apprentissage contraignant pour les joueurs. Parfois frustrant aussi : le temps que la mayonnaise collective prenne et que chacun apprivoise les subtilités, certains peinent à saisir où il va. Mais une fois que ça tourne, tout devient fluide, il y a « juste » à appliquer le plan. Et plus ça gagne, « plus tu chasses le doute et rends les joueurs forts ». Seule condition : que le groupe suive.

À Paris, « Lucho » a pu façonner son effectif comme il le voulait. C'était une de ses exigences avant de signer, être le décisionnaire sur le sportif. Capable de laisser sur le banc un joueur acheté 90 M€ (Randal Kolo Muani), de faire d'un autre à 65 M€ un supersub (Gonçalo Ramos) ou de repousser le renfort d'un avant-centre car il pense faire mieux sans.

Grâce à une proximité cultivée au fil du temps (repas en tête à tête, discours franc, blagues) et un turnover guidé par les datas, il parvient à concerner son groupe au complet. Et sur la durée, ça donne quoi ? C'était une interrogation et ça le reste. Hier, il dirigeait une bande de gamins qui avaient tout à prouver. Demain, il va coacher des champions d'Europe qui vont changer et sur lesquels les regards vont changer. En club, il n'est jamais resté plus de trois ans à la tête d'une même équipe. Parce qu'il épuise et s'épuise lui-même dans ce job éreintant où il se donne à 100 %. Sous contrat jusqu'en 2027, amateur de défis, le voilà face à un sacré challenge : étirer la suprématie parisienne dans le temps.

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