The petition, "Ensemble pour des logements dignes" ("Together for Decent Housing"), outlines eight key demands for Ekidom, a social housing provider in Poitiers, France. These demands include improved tenant relations (respectful treatment, unbiased listening), better monitoring of individual situations, greater on-site presence of housing managers, a clear handling of charges and surcharges, and transparent communication regarding building renovations.
The petition originated from a group of approximately 100 tenants, mostly from the Trois-Cités neighborhood. Driven by frequent unresolved complaints, they organized through Loc'action, a citizen group. The petition leverages the city of Poitiers' "droit d'interpellation citoyen" (citizen's right of interpellation), a mechanism allowing petitions to be addressed in municipal council meetings.
To be considered by the council, the petition needs 900 signatures by June 1st, 2025. While around 200 signatures are still needed, the organizers are optimistic.
Ekidom's president, Elisabeth Naveau-Diop, stated that regardless of the final number of signatures, they will engage with the petitioners and improve communication and co-creation efforts. The city's first deputy mayor, Ombelyne Dagicour, highlighted this petition as the only one deemed receivable out of those submitted through the citizen's right of interpellation.
This case represents a rare instance of using this mechanism in Poitiers, suggesting a need to further encourage participation. The petition exemplifies a commitment to improving tenant conditions through citizen action.
La pétition tourne depuis février dans de nombreuses résidences Ekidom ainsi que dans toutes les maisons de quartier de Poitiers. Intitulée « Ensemble pour des logements dignes », elle pointe du doigt de possibles manquements chez le bailleur social Ekidom et réclame des changements drastiques dans les façons de faire de l’organisme.
Le document s’articule en huit demandes claires. On peut y lire la volonté d’un meilleur accueil à Ekidom, exprimé par un respect dans les agences et par téléphone ainsi que par une écoute « sans jugement et sans remise en cause » des pratiques du locataire. Les pétitionnaires aimeraient une amélioration du suivi des situations individuelles et qu’Ekidom prennent en charge les contacts avec les prestataires. Une présence quotidienne sur le terrain est exigée, les chargés de secteur étant jugés trop fantomatiques. Dans ce sens, la pétition réclame aussi « une véritable astreinte locale ».
La question des charges est aussi évoquée par cette pétition. Les locataires demandent une prise en charge par le bailleur des surcoûts ainsi que des charges itinérantes aux traitements contre les nuisibles. Une clarification des modes de calcul des charges et des régularisations est évoquée. Les locataires se soucient aussi de l’actualité de leur bailleur et souhaitent être informés du calendrier de rénovation du parc et ordonnent un entretien annuel de tous les équipements dans chaque bâtiment.
Ces différentes réquisitions sont le fruit d’un long travail entrepris par une centaine de locataires. La plupart sont issus du quartier des Trois-Cités. Bafodé Diaby, animateur référent au logement au centre socioculturel, raconte la genèse du projet : « À la rencontre des habitants du quartier, on s’est rendu compte que plus de 70 % de leurs remontrances étaient liées à Ekidom. Beaucoup de plaintes n’aboutissant pas, on a souhaité réagir face à ce ras-le-bol. »
Le collectif s’est rapidement constitué autour de Loc’action, un groupe d’habitants déjà actif sur ces sujets. Au fil de plusieurs réunions, les critiques sur Ekidom ont été centralisées, jusqu’à l’élaboration d’un document ciblant les problèmes récurrents. Celui-ci a ensuite donné lieu à la fameuse pétition, déposée dans le cadre du droit d’interpellation citoyen. Ce dispositif mis en place par la Ville de Poitiers offre la possibilité à une pétition de s’inviter au débat d’un conseil municipal.
Pour que le sujet soit considéré dans l’assemblée municipale, la pétition doit atteindre le seuil des 900 signatures en six mois. Le 1er juin 2025 marque la date butoir pour le Collectif des locataires solidaires. Il leur manque encore près de 200 signatures pour atteindre le palier. « Mais nous comptons bien les obtenir », assure Nadine Roussel, habitante. Le groupe mise énormément sur la réussite de sa démarche. En témoignent les dires de Béatrice Fradeau, locataire : « On s’est bougés, donc on espère qu’Ekidom va se bouger en retour. »
Interrogée sur le sujet, la présidente d’Ekidom, Elisabeth Naveau-Diop, avait bien pris connaissance de la démarche. Elle porte un regard clair sur le sujet : « Qu’ils atteignent ou pas le seuil des 900 signatures, on va lancer des échanges pour répondre à leurs interpellations. » La présidente estime qu’un travail d’information « sur ce qui est déjà fait et ce qui est en route » mérite d’être réalisé auprès des locataires. Ce travail devra aussi s’associer à des démarches de coconstruction entre le bailleur et ses clients pour œuvrer à plusieurs améliorations.
Depuis son lancement, en avril 2024, rares ont été les Poitevins à se saisir du droit d’interpellation. Première adjointe chargée de la démocratie locale, Ombelyne Dagicour fait état de trois demandes jugées non recevables car « sans intérêt collectif et général ou ne relevant pas des compétences de la Ville de Poitiers ». Elle ajoute : « En l’état, la seule recevable est celle qui interpelle sur les difficultés rencontrées par plusieurs locataires d’Ekidom. » Si le logement social relève de la compétence de Grand Poitiers, « on a considéré que le nombre de signatures et le sujet étaient suffisamment importants pour être traités », explique l’élue, qui a rencontré une poignée de pétitionnaires le 15 mai 2025 avec la maire de Poitiers.
Pour obtenir les 900 signatures permettant leur inscription à l’ordre du jour du bureau et du conseil municipal, les pétitions citoyennes disposent d’un délai de 6 mois. Dans le cas de celle lancée par les locataires d’Ekidom, la date limite est fixée au 1er juin, soit quinze jours avant le prochain conseil municipal, fixé au 16 juin 2025. Si la pétition atteint les 900 signatures, le collectif et les élus devront définir ensemble la manière dont est portée la pétition devant le conseil municipal (simple débat, vote d’un vœu ou vote d’une délibération).
« Neuf cents signatures, cela équivaut à 1 % de la population de Poitiers, ce qui représente un seuil assez bas, explique Emmanuelle Redien, chargée de mission participation citoyenne pour la Ville. Le but, c’est que les habitants s’approprient ce droit, qui n’est pas dans notre culture comme en Allemagne ou en Suisse, où il est inscrit dans la législation. » En France, où la démocratie représentative a le crampon tenace, moins de dix collectivités ont, comme la Ville de Poitiers, mis en place le droit d’interpellation.
Camille Montagnon
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