3 kg d’héroïne, 1 kg de cocaïne, 2 kg de résine de cannabis, 1 kg de produits de coupe, une presse pour confectionner des savonnettes de cannabis, des milliers de sachets de conditionnement ainsi que 15 000 €. Valeur marchande : 200 000 € ! Sans compter une carabine à lunette, un fusil à canon scié, un revolver et un pistolet avec, à chaque fois, leurs propres munitions.

Voilà ce qu’ont découvert les gendarmes de la compagnie de Lunel lors d’une perquisition menée au domicile d’une Montpelliéraine, âgée de 43 ans, ce vendredi 11 avril. Cette dernière venait d’être interpellée en flagrant délit de livraison de drogue alors qu’elle distribuait des enveloppes contenant des stupéfiants dans les boîtes aux lettres d’un immeuble situé à La Grande-Motte, quelques heures auparavant.

Condamné à deux ans de prison ferme en janvier

Tandis qu’elle était placée en garde à vue pour audition, l’enquête menée par les militaires a permis d’établir que cette quadragénaire, inconnue des services de police, entretenait une liaison amoureuse, depuis quelques mois, avec un homme de 53 ans, incarcéré le 24 janvier dernier à la prison de Villeneuve-lès-Maguelone après avoir été condamné à deux ans de prison ferme pour… trafic de stupéfiants.

À noter, à ce propos, que c’était déjà les gendarmes de la brigade de La Grande-Motte qui avaient procédé à son arrestation.

Père de cinq enfants

Les deux ont comparu ce mercredi 16 avril devant le tribunal judiciaire de Montpellier. Ayant sollicité un délai pour préparer leur défense, ils n’ont, toutefois, pas été jugés sur le fond du dossier. "Pas de demande particulière" pour Maître Joanna Elkaïm dont le client "est déjà en détention".

En l’espèce, un père de famille ayant cinq enfants, consommateur de stupéfiants (10 joints par jour et quelques ecstasys) et dont le casier judiciaire fait état de trois mentions dont deux pour trafic de stupéfiant pour lesquels il a été condamné à six ans puis à dix mois de prison ferme !

Elle n’a rien à faire en prison

Un profil aux antipodes de celui de la quadragénaire, au casier judiciaire vide de toute condamnation. "J’ai fait l’objet de pression mais je ne recommencerai pas", a-t-elle assuré aux magistrats.

"Elle est mère de quatre enfants dont deux de 9 et 13 ans. Elle est à la tête d’une entreprise de nettoyage. Elle n’a rien à faire en prison", a enchaîné Maître Natacha Mouchet.

Contrôle judiciaire strict

Une plaidoirie qui a porté ses fruits puisque la prévenue a finalement été remise en liberté sous contrôle judiciaire strict avec obligation de pointage, d’aller vivre chez ses parents à Béziers, interdiction de paraître à son domicile et à La Grande-Motte ainsi que d’entrer en contact avec le coprévenu par quelque moyen que ce soit y compris par personne interposée.

Quant au procès, il a été renvoyé au 21 mai prochain.