The article details the process of electing a new pope following the death of Pope Francis. Cardinals are meeting to prepare for the conclave, which will begin on May 7th. The selection process will focus on the needs of the Church and its unity.
Several potential successors, or "papabili," are discussed. Cardinal Pietro Parolin, the former Secretary of State, is a leading contender, known for his diplomatic skills and ability to navigate Vatican politics. Cardinal Matteo Zuppi, Archbishop of Bologna, is viewed as a spiritual heir to Pope Francis but faces concerns about his close ties to the Sant'Egidio Community. Other potential candidates from various regions and backgrounds are mentioned.
The conclave will be held in the Sistine Chapel. The cardinals will vote until a two-thirds majority is achieved. The process is expected to take a few days.
A recurring theme is the desire for unity within the Catholic Church. The article highlights the divisions caused by Pope Francis' reforms, and the need for the new pope to unify the diverse factions. Several quotes from prominent cardinals stress the importance of this.
The article also discusses the role of influential cardinals, known as "kingmakers," who will significantly impact the selection process. Cardinal Jean-Claude Hollerich is mentioned as a key figure, emphasizing the importance of unity and shared faith, regardless of differing viewpoints within the Church.
AboSemaine décisive au Vatican –
Après les funérailles, les cardinaux ouvrent la succession du pape FrançoisDès ce lundi, les cardinaux se réunissent pour préparer le conclave, qui commencera le 7 mai. L’unité de l’Église sera au cœur de leur choix.
Jean-Marie Guénois- «Le Figaro»
Publié: 28.04.2025, 13h38Ce lundi matin, deux jours après les obsèques du pape François, les cardinaux reprennent le chemin du… collège. Leur assemblée, le Sacré Collège, constitue le Sénat de l’Église. Ils sont plus de 200, électeurs ou non-électeurs (qui ont dépassé la limite des 80 ans). Ces hommes en rouge vont se réunir tous les jours en «congrégations générales» jusqu’à l’entrée en conclave, d’ici à dans une semaine.
Les quatre premières réunions après la mort du pape ont été consacrées à préparer les funérailles. À partir de ce lundi, les cardinaux se concentrent sur la succession du pape François avec trois sujets: bilan du pontificat, diagnostic de l’Église, profil du successeur. Seul le temps de parole est limité, mais chacun est libre de s’exprimer.
Le premier devoir de ces prélats a consisté à voter la date du conclave, c’est-à-dire leur entrée dans la chapelle Sixtine où ils voteront – un scrutin le premier soir, puis deux par demi-journée – pour élire le nouveau pape aux deux tiers des voix de 135 votants.
Le début du conclave a été fixé au mercredi 7 mai. Ce qui signifie que le nouveau pape pourrait apparaître au balcon de Saint-Pierre le 9 ou 10 mai, si l’on s’en tient à la durée moyenne des quatre derniers conclaves, qui ont été de deux jours et demi. Il faut remonter à 1922 et l’élection de Pie XI pour trouver un conclave qui a duré cinq jours.
Un délai incompressible de neuf jours s’impose de toute façon entre les obsèques du pape et l’élection de son successeur. Il correspond aux «novemdiales», une série de neuf messes solennelles pour le pape défunt et à l’intention des différents personnels travaillant pour le Saint-Siège. La dernière messe de cette série sera dite le dimanche 4 mai.
«I novemdiales, i novemdiales, niente prima…» («Les novemdiales, rien ne peut se faire avant»), assure doctement Roberto, un vieux Romain qui habite dans le quartier du Borgo Pio, qui jouxte la place Saint-Pierre. La population romaine voit passer les papes les uns après les autres avec une certaine placidité. «Le pape est mort, on en fait un autre», ajoute-t-il selon un vieux dicton romain. Ce qui indique un respect de la fonction et une certaine distance vis-à-vis de la personne du pape, qui s’est accentuée avec la série des trois derniers papes. Des «stranieri», entendez des «étrangers». Une indifférence qui pourrait toutefois s’estomper si le 267e pape de l’histoire était un Italien. Ce qui n’est pas impossible.
D’ailleurs, le favori de la liste des «papabili» est apparu dimanche matin sur la place Saint-Pierre. Derrière Roberto, on voit la foule se presser pour être bien placée à la messe du jubilé des adolescents, célébrée à 10 heures. Elle est présidée par le cardinal Pietro Parolin, 70 ans. Jusqu’à la mort du pape François, lundi dernier, il était le numéro deux du Saint-Siège, le premier ministre. Son titre était «secrétaire d’État». Ce cardinal, très intérieur, spirituel, est un pur produit de la diplomatie pontificale, où il a fait toute sa carrière.
Il connaît – et il est connu – des cardinaux du monde entier, car il ne se passait pas une semaine sans que le pape François ne l’envoie le représenter quelque part sur la planète. Il est également à l’aise dans les rouages de la machinerie vaticane, dont il sait déjouer les pièges. L’homme, ferme sur l’essentiel, est souple sur l’accessoire. Certains lui reprochent d’avoir été trop soumis à un pape François très autoritaire. Pour sa défense, ce grand serviteur de l’État a su éviter l’implosion de la Curie romaine, l’administration centrale de l’Église, que le pape argentin a constamment secouée.
Parolin est en tout cas le nom le plus cité ces jours-ci à Rome. Cela n’augure rien d’une élection sur le siège de Pierre, mais c’est un fait très significatif. Contrairement à ce qu’affirment certains «spécialistes», l’élection d’un pape n’est pas a priori «imprévisible». Sur les huit derniers conclaves, trois, voire quatre suffrages ont été parfaitement prévisibles: celui de Pie XII en 1939 (trois tours de scrutin), celui de Jean-Paul Ier en 1978 (quatre tours de scrutin), celui de Benoît XVI en 2005 (quatre votes). Quant à l’élection de Paul VI en 1963, elle fut plus difficile avec six tours de scrutin, mais elle était quasiment courue d’avance.
Le cardinal Parolin serait-il élu de la même façon? Il est combattu par ce que l’on appelle les conservateurs – totalement marginalisés dans le corps cardinalice par François, qui n’a nommé aucun profil de ce type –, mais il est reconnu comme un prélat apte à gouverner, avec tact et sans à-coups. Ce qui permettrait, selon ce que l’on peut entendre à Rome, de répondre au «besoin d’unité et de sérénité» exprimé par nombre de cardinaux après le pontificat réformateur mais très déstabilisant de François.
Un homme politique, en tout cas, ne s’y est pas trompé: Volodymyr Zelensky, le président de l’Ukraine. Samedi, lors de son voyage à Rome, il a pris le soin de s’entretenir avec le cardinal Parolin. Ce rendez-vous officieux s’est inséré dans le ballet géopolitique improvisé lors des funérailles de François. Sous couvert de discussions d’ordre diplomatique, le président ukrainien a préparé l’avenir. Mais cet homme en guerre a pris le même soin pour rencontrer un autre favori à l’élection papale, le cardinal Matteo Zuppi, 69 ans, archevêque de Bologne, président de la Conférence épiscopale italienne et membre de la Communauté de Sant’Egidio. Il est considéré comme l’héritier spirituel du pape François.
Très affable, ce prélat souriant, fondamentalement pasteur de terrain, a aussi ses chances. Elles sont toutefois nuancées par une ombre: on lui reproche d’être totalement lié à cette communauté, née dans les années 70 pour aider les pauvres de Rome et devenue l’institution de la diplomatie parallèle du Saint-Siège. Beaucoup de cardinaux redoutent l’influence qu’elle a désormais prise au sommet de l’Église. Si l’on reprochait à l’Opus Dei d’avoir eu trop de poids sur le pontificat de Jean-Paul II, certains reprochent à la Communauté de Sant’Egidio d’avoir usé de la même influence sur le pontificat de François. «Élire Zuppi, entend-on à Rome, reviendrait à élire Andrea Riccardi pape.» Riccardi est un laïc très connu, professeur d’histoire, fondateur de la Communauté de Sant’Egidio. De centre gauche, il a occupé des fonctions ministérielles en Italie.
Mais voilà la messe du jubilé des adolescents qui commence place Saint-Pierre, avec le cardinal Parolin au centre des regards. On ne lui voit pas son sourire habituel, à l’exception de ce moment où il salue individuellement une délégation de jeunes. Au moment de la liturgie, il est hiératique. Les circonstances sont délicates, il est vrai. Il y a la gravité du deuil et l’enthousiasme débordant de ces dizaines de milliers d’adolescents venus spécialement à Rome pour le jubilé qui leur est consacré.
Une période transitoire qui n’est pas aisée à franchir et qui dominait ce week-end dans l’atmosphère à Rome. Dans son homélie, le cardinal Parolin a rendu un vif hommage au pape François: «La douleur de son départ, le sentiment de tristesse qui nous assaille, le trouble que nous ressentons dans notre cœur, le sentiment de désorientation: nous vivons tout cela.» Il a assuré les jeunes, un peu déçus de ne pas voir le pape François, de l’«affection» du défunt, lui «qui aurait tant souhaité vous rencontrer, vous regarder dans les yeux, passer parmi vous pour vous saluer».
La foule ressent un autre vide. Ces jeunes sont venus de l’autre bout du monde pour la canonisation de Carlo Acutis, un Italien mort à l’âge de 15 ans, en 2006, d’une leucémie foudroyante, mais qui a eu le temps de devenir un «cyberapôtre» en lançant une évangélisation active sur internet. En raison du décès du pape, cette canonisation a été reportée à la dernière minute par le Vatican.
Le père Will Conquer, un jeune prêtre français, auteur d’ouvrages sur Carlo Acutis, actuellement au Cambodge pour les Missions étrangères de Paris (MEP), est venu avec des jeunes pour l’événement: «Carlo aimait plaisanter, c’était un farceur. On vient par milliers pour sa canonisation, et lui, il nous fait faux bond! Dieu veut tout. Nous sommes là non pour la gloire de Carlo, mais avec lui, pour la gloire de Dieu. Il aimait dire: «Non io ma Dio», «Pas moi mais Dieu.» Il a donné sa jeune vie en offrande pour que soit célébrée l’eucharistie, pour aimer l’Église et prier pour le pape. Le pape d’hier comme le pape de demain. Nous prions aujourd’hui sur cette place pour cela.»
Dimanche a ouvert une semaine cruciale pour l’Église. D’autres noms de «papabili» circulent évidemment. Le cardinal Péter Erdo, 72 ans, archevêque de Budapest, en Hongrie, est donné comme le candidat des conservateurs. Le nom d’un autre Italien circule: le cardinal Pierbattista Pizzaballa, un franciscain de 60 ans, patriarche latin de Jérusalem, très exposé par la situation géopolitique, déjà très expérimenté, mais considéré comme trop jeune pour la fonction. On parle aussi du cardinal Jean-Marc Aveline, 66 ans, archevêque de Marseille, réputé pour son esprit de synthèse et sa capacité à gérer les contraires. On parle aussi de l’Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, en charge du très important Dicastère pour les évêques. Ou encore du cardinal Fernando Filoni, 79 ans, prélat italien à l’expérience et à l’équilibre remarquables.
Autant de personnalités qui évitent de s’exprimer publiquement. Contrairement à l’élection de 2005, on entend peu parler, cette fois, de cardinaux africains ou asiatiques, et encore moins de Latino-Américains. Mais il reste une semaine avant l’entrée en conclave. Des profils importants peuvent toujours passer sous les radars médiatiques.
Dans ces premiers bruissements sur l’esprit du conclave, un mot d’ordre revient avec insistance, à droite comme à gauche. Il est souvent cité comme une priorité, voire une urgence, après le pontificat de François: celui d’«unité». La première responsabilité du pape est effectivement de maintenir l’unité de l’Église. C’est ce que François a cherché à faire en récusant l’ordination au sacerdoce d’hommes mariés, pourtant votée en 2019 lors du synode sur l’Amazonie. Il est toutefois apparu clivant sur d’autres réformes.
Quant à la bénédiction accordée fin 2023 aux couples homosexuels ou la trop forte insistance sur la synodalité, elles ont déclenché des ruptures internes discrètes mais certaines, même chez les soutiens du pape. Un homme de longue expérience, le cardinal Agostino Marchetto, 84 ans, pourtant nommé cardinal par François, ancien nonce apostolique qui a été secrétaire du Conseil pontifical pour les migrants de 2001 à 2010, lâche dans «La Repubblica», à propos du prochain pape: «Il y a trop de divisions, il nous faut un timonier qui sache unifier l’Église.»
À côté des papables, une autre catégorie de cardinaux, dont certains n’entreront pas au conclave, va jouer un rôle décisif cette semaine. Ce sont les «faiseurs de rois», dirait-on en français, «pope makers» en anglais. Parmi eux, un cardinal jésuite francophone se détache. Il a été longtemps missionnaire au Japon et François l’avait chargé du pilotage du synode sur la réforme de l’Église. C’est le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, 66 ans. Il assistait jeudi soir à une messe à l’intention du pape François à l’église Saint-Louis-des-Français de Rome.
Interrogé sur le poids des divisions actuelles dans l’Église, ce «bergoglien», comme on dit à Rome, a répondu: «Il y a certainement des visions très différentes, mais cela ne veut pas dire «divisée». Nous sommes en communion plus profonde que les opinions qui nous divisent.» Il a dit espérer pouvoir dépasser ces différences en s’appuyant sur la méthode synodale: «C’est ce que nous avons fait au synode. Nous avons évité les radicalismes mauvais en gardant le radicalisme de l’Évangile. Ce serait bien de faire la même chose, et de trouver alors un terrain commun où nous pourrions marcher ensemble. Être conservateur ou progressiste n’est pas important. Ce qui l’est, c’est d’avoir la foi en Christ vivant, et que l’on puisse la partager avec ses frères, ses sœurs, et qu’on marche ensemble à l’écoute de l’Esprit.»
Quant au profil du pape, ce jésuite a lâché: «Un rassembleur, certainement. Un pape est toujours un rassembleur parce que Pierre, c’est le ministère de l’unité de l’Église. On ne fait pas l’unité de l’Église en allant en arrière.»
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