À l’heure des phases finales, il est de bon ton d’activer tous les leviers de motivation possibles. Le Stade Toulousain ne s’en est jamais privé. Cette demi-finale n’échappera pas à la règle. En cas de qualification de Clermont, le champion de France aurait pu ressortir du tiroir quelques tirades de Christophe Urios, l’un de ses meilleurs ennemis du temps où il évoluait à Castres ou à Bordeaux-Bègles. Avec la présence de Bayonne en demi-finale, le club « rouge et noir » aura quand même un bel os à ronger – et même un bel Auch si l’on tient compte des origines du manager Grégory Patat. Explications : depuis maintenant trois saisons, Toulouse affronte Bayonne durant la période dite de doublons. La faute à l’ordinateur de la Ligue qui décide des oppositions… Un peu trop gros pour Jean Bouilhou qui avait confié ses doutes lors d’une conférence de presse avant le match aller à Bayonne cette saison : « Bayonne, c’est une équipe qu’on joue tout le temps en doublons donc c’est assez particulier, je ne sais pas ce que pensent les autres équipes. »

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Après la rencontre perdue à Jean-Dauger (8-12), Clément Poitrenaud s’était lui aussi montré particulièrement ironique : « Tous les ans, c’est la même limonade donc on commence à y être habitués. C’est vrai qu’on va jouer les Bayonnais en doublon dans quelques semaines. Cela fait depuis 2020 je crois qu’on ne les a pas joués à plein, ça va commencer à se voir, il va falloir faire quelque chose. » À noter que lors du match retour, le 22 février, à Ernest-Wallon, la configuration doublon n’avait pas empêché le Stade de largement s’imposer (41-6). Si on ajoute lors de la rencontre à Jean-Dauger les invectives de certains supporters basques à l’encontre du staff toulousain, le ton est donné pour cette demi-finale. En tout cas, le vœu de l’entraîneur des trois-quarts toulousains va donc être exaucé. Il va enfin jouer contre l’Aviron Bayonnais avec sa meilleure équipe du moment.

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Et sur le papier, la demi-finale semble déséquilibrée. Grégory Patat en convient : « Si on regarde le palmarès de chacun, oui, le combat va être déséquilibré. Maintenant, ça va être un premier contre un quatrième. On connaît leur savoir-faire, leur esprit de compétiteur. Je les connais, ils vont vouloir nous remettre à notre place. Ils ont cette faculté à montrer qu’ils sont les boss dans cette division. On va y aller avec nos arguments, on a tout à gagner je pense. » Reste à savoir si les Bayonnais n’ont pas joué leur finale avant l’heure avec cette qualification qu’ils n’avaient sûrement pas osé imaginer en début de saison et s’ils disposeront d’autant de fraîcheur que les Toulousains au repos ce week-end. Sans parler de l’expérience des phases finales… Ce petit contentieux avec Bayonne sera donc un levier de motivation. Mais un parmi d’autres. Le plus important restant sans doute cette envie de continuer à marquer l’histoire du club avec un troisième titre consécutif comme la génération des années 1990 a pu le réaliser avec d’abord un triplé (1994, 1995, 1996) avant le quadruplé une année plus tard.