Six voix d’avance. Jamais, depuis 1892, le résultat d’une élection parlementaire n’avait été aussi serré au Royaume-Uni. Au bout de la nuit et après un recompte des votes, vendredi 2 mai, le parti de droite populiste Reform UK a chipé le siège de Runcorn et Helsby au Parti travailliste lors d’une législative partielle scrutée de près.

La formation anti-immigration, dirigée par l’agent provocateur de la vie politique britannique Nigel Farage, a signé une performance “stupéfiante”, souligne The Daily Telegraph. Et pour cause : moins d’un an plus tôt, le 4 juillet 2024, le Labour avait écrasé la concurrence dans cette circonscription du nord-ouest de l’Angleterre, remportée avec près de 15 000 voix d’avance. Ce jour-là, la formation de centre gauche bénéficiait d’un raz-de-marée outre-Manche, synonyme de majorité absolue à la Chambre des communes après quatorze ans de règne du Parti conservateur.

Impression “d’avoir été dupés”

Dix mois de pouvoir plus tard, l’issue du scrutin de Runcorn et Helsby illustre les débuts chaotiques de l’exécutif dirigé par sir Keir Starmer. Les électeurs, concrètement, ne constatent pas d’amélioration tangible de leur niveau de vie. Au contraire, même : les travaillistes ont réduit les aides hivernales au chauffage destinées aux retraités dès leur arrivée au pouvoir et ont coupé certaines allocations invalidité. “Le problème, ce n’est pas seulement les coups de rabot, mais le sentiment d’avoir été dupés, assure The Daily Telegraph. Le Labour a été porté au pouvoir sur une promesse de changement, pour au final imposer une politique d’austéri