C’était une belle affaire. Créé il y a vingt-deux ans par Sony Doeuk, au début de la folie des sushis, le restaurant Hinodé connaissait un beau succès quartier Victor Hugo. "Cette enseigne fut pionnière pour ce type d’alimentation, confie son fils Alexandre, lui-même patron d’un restaurant à l’angle de la rue Alsace. Mon père avait réussi à fidéliser une clientèle. Il était fier et avait beaucoup travaillé pour en arriver là. Rien n’était gagné".

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Du jour au lendemain, l’avenir de cet homme de 70 ans s’est effondré : "Suite au rapport accablant du service de la Ville, cet immeuble fait l’objet depuis le 5 mars 2025, d’un arrêté municipal de mise en péril, raconte Alexandre. Cet arrêté entraîne son évacuation. En fait, cet l’immeuble était quasiment vide. Sur les trois étages, seul le restaurant de mon père était en activité". Et pour cause. Il suffisait de lever la tête pour voir l’état de délabrement de ce bâtiment : "L’entretien n’est pas assuré, reprend Alexandre. Pas de ravalement de façade, effritement du balcon du second étage, etc. Il y a des fissures et un réel risque d’effondrement".

 

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Aucune visibilité depuis l’évacuation

Si Alexandre approuve la décision de la Ville, il s’inquiète aussi pour la santé de son père : "Non seulement, il n’a plus d’activité, alors que c’était une personne depuis toujours très active mais il a aussi zéro de chiffre d’affaires. Mais pire, il a dû licencier le personnel, soit cinq salariés dont le chef présent depuis dix ans. Un total déchirement pour lui et un début de dépression. Cette affaire avait un côté familial". Aucune visibilité, aucune indemnité non plus. "La Ville demande au syndic de faire des travaux à juste titre mais rien ne bouge, constate Alexandre. Mon père a tout perdu et seuls les propriétaires peuvent faire quelque chose mais apparemment ils ne sont pas solvables, d’où l’état de vétusté du bâtiment. Et ce malgré les 3000 € de loyer donnés chaque mois pour le restaurant. C’est injuste et inadmissible. Question : sont-ils assurés au moins assurés contre l 'effondrement ? ". La Métropole de Toulouse a lancé un scan du centre ancien pour cibler 150 copropriétés fragiles et menace désormais d’acquérir ou d’exproprier les bâtiments à prix encadré si les propriétaires n’engagent pas les travaux.