Nathalie Sarraute's 'Ouvrez' represents the culmination of her literary philosophy, first explored in 'Tropismes' (1939). The novel significantly departs from traditional narrative structures by eliminating conventional characters. Instead, words themselves become the protagonists, engaging in their own dramas.
In 'Ouvrez,' words are depicted as autonomous entities with agency. They interact, forming alliances and exclusions based on their perceived compatibility. This dynamic is likened to a theater where words are both actors and the stage's design.
The novel's fifteen 'dramas' are characterized by a selective process. Certain words are chosen, while others are rejected and relegated to the periphery, observing from behind a transparent wall. This process highlights the inherent tension and selectivity within language itself. Excluded words sometimes attempt to re-enter, creating a sense of conflict and aspiration.
'Ouvrez' builds upon Sarraute's previous works, notably 'Ici,' where characters were already reduced to their dialogues, becoming indistinct and almost ethereal entities. In 'Ouvrez,' this deconstruction progresses to its logical extreme, with words entirely supplanting characters. This radical approach solidifies Sarraute's position as a key figure in modernist literature.
Avec Ouvrez, Nathalie Sarraute est allée au bout de la logique
littéraire qui est la sienne depuis son premier livre, Tropismes, paru en 1939. On sait le peu de crédit qu'elle a toujours accordé au roman traditionnel et aux personnages, on sait aussi comment elle a développé au fil de son oeuvre son intérêt pour ces «tropismes», , ces minuscules sensations ressenties chaque jour à propos de tout et de rien, et notamment à propos du langage, et comment elle a cultivé son goût pour les dialogues et la voix à travers son théâtre mais aussi ses livres, de plus en plus dépouillés, jusqu'à l'épure: dans Ici, paru il y a deux ans, les personnages n'existaient que par ce qu'ils disaient, locuteurs flous, indistincts, anonymes, presque évanescents. Dans Ouvrez, en librairie demain, les mots ont définitivement remplacé les personnages, ils sont eux-mêmes les personnages des quinze «drames» du volume.
De ce petit théâtre de mots, Nathalie Sarraute décrit d'emblée le décor et le fonctionnement: «Des mots, des êtres vivants parfaitement autonomes, sont les protagonistes de chacun de ces drames. Dès que viennent des mots du dehors, une paroi est dressée. Seuls les mots capables de recevoir convenablement les visiteurs restent de ce côté. Tous les autres s'en vont et sont pour plus de sûreté enfermés derrière la paroi. Mais la paroi est transparente et les exclus observent à travers elle. Par moments, ce qu'ils voient leur donne envie d'intervenir, ils n'y tiennent plus, ils appellent... Ou
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